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Santé mentale au travail : levons les tabous 

50 % des salariés rencontrent des « difficultés psychologiques » au travail. Si le sujet de la santé mentale est encore difficile à aborder en entreprise, les employeurs commencent à prendre la mesure de cette problématique et font le choix d’agir en favorisant la prévention.
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Dédramatiser le sujet de la santé mentale en entreprise

Les différentes crises ont contribué à la libération de la parole autour de ces thématiques. Ainsi, ces deux dernières années, de nombreux acteurs de la sphère professionnelle ont commencé à s’intéresser à la santé mentale des salariés. Si 90 % des salariés estiment que les difficultés psychologiques sont de plus en plus répandues au travail, seuls 7 % d’entre eux osent parler de leurs difficultés à leurs supérieurs et responsables RH. Il est donc important que l’employeur engage lui-même le dialogue et dédramatise le sujet de la santé mentale, d’autant plus que l’employeur est légalement obligé de prendre en compte la santé mentale et physique de ses salariés avec obligation de résultats.

L’importance de la prise en compte de ces enjeux, aussi bien sociaux qu’économiques, commence à interpeler les dirigeants : en effet, une récente enquête montre qu’environ 62 % des cadres déclarent avoir déjà mis en place ou avoir développé leur accompagnement sur le sujet des prestations liées au maintien de la santé mentale de leurs employés.

Ignorer la santé mentale : un coût important pour les entreprises

D’après une enquête, le risque de dépression est multiplié par 3 au sein des entreprises dans lesquelles la santé mentale des salariés n’est pas prise en compte. L’INRS estime qu’en France, la dépression coûte aux employeurs entre 2 et 3 milliards d’euros. L’agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au travail complète ce constat en affirmant que le stress serait également à l’origine de 50 à 60 % de l’ensemble des journées de travail perdues, avec un taux accru d’absentéisme, mais également de présentéisme (présence inefficace au travail).

La prévention apparaît donc comme un réel investissement pour les entreprises : l’Association Internationale de Sécurité Sociale (AISS) estime qu’un euro investi dans la sensibilisation et la prévention peut générer plus de deux euros de bénéfices net. Ainsi, 86% des employés souffrant de problèmes de santé mentale « courants » (telle que la dépression) qui bénéficient d’un programme d’accompagnement et d’une aide pour comprendre et lutter contre les symptômes qui y sont associés, reconnaissent que leur efficacité au travail s’est améliorée.